Lu dans Le DL du 21.04.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Manuel Valls,
e viva España !
La mondialisation gagne aussi le terrain politique.
On connaissait déjà
le cas de Daniel Cohn-Bendit, à la fois député européen chez nous et élu
municipal en Allemagne. Pourquoi pas, puisque la loi le permet ?
La
plupart des citoyens n’y trouvèrent rien à redire.
S’agissant de Manuel
Valls, si raide sur la nationalité, l’opinion risque de se montrer moins
compréhensive. L’intenable Dany a toujours joué à “ saute-frontière ”,
alors que l’austère Manu se pose en héraut de « l’État fort ».
Pourtant, non content de quitter son parti, l’ancien Premier ministre
envisage de changer de patrie.
Enfin, presque. Il étudie « très sérieusement
» la possibilité de se présenter à la mairie de Barcelone, sa ville
natale.
« Je suis de mon enfance comme on est d’un pays » prétendait
déjà Saint-Exupéry.
Naturalisé à l’âge de 20 ans, M. Valls sent battre à
nouveau son cœur ibérique.
« C’est une blague ? » s’interroge Stéphane Le Foll qui fut son porte-parole
au gouvernement.
Mais non, l’homme qui trôna à Matignon se
verrait bien maintenant régner sur les Ramblas.
Le parti de centre-droit
Ciudadanos, là-bas, l’appelle et le réclame.
Bien que député de
l’Essonne, on ne l’aperçoit plus trop du côté d’Évry.
En revanche, il se
multiplie dans la presse espagnole pour clamer son amour de la
Catalogne et sa volonté d’en découdre avec les indépendantistes.
Un élan sincère le porte, alors ?
À moins qu’il ne décide de franchir le
Rubicon, ou plutôt la Bidassoa, faute de s’imaginer un avenir radieux en
France.
De quoi donner raison à La Rochefoucauld : « Ce que nous
appelons nos convictions ne sont, le plus souvent, que le reflet de nos
intérêts. »
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