Translate

samedi 21 avril 2018

Manuel Valls, e viva España !

Lu dans Le DL du 21.04.2018


LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Manuel Valls, e viva España ! 

La mondialisation gagne aussi le terrain politique. 
On connaissait déjà le cas de Daniel Cohn-Bendit, à la fois député européen chez nous et élu municipal en Allemagne. Pourquoi pas, puisque la loi le permet ?
 La plupart des citoyens n’y trouvèrent rien à redire.
 S’agissant de Manuel Valls, si raide sur la nationalité, l’opinion risque de se montrer moins compréhensive. L’intenable Dany a toujours joué à “ saute-frontière ”, alors que l’austère Manu se pose en héraut de « l’État fort ». Pourtant, non content de quitter son parti, l’ancien Premier ministre envisage de changer de patrie.
 Enfin, presque. Il étudie « très sérieusement » la possibilité de se présenter à la mairie de Barcelone, sa ville natale.
 « Je suis de mon enfance comme on est d’un pays » prétendait déjà Saint-Exupéry.
 Naturalisé à l’âge de 20 ans, M. Valls sent battre à nouveau son cœur ibérique. « C’est une blague ? » s’interroge Stéphane Le Foll qui fut son porte-parole au gouvernement.
 Mais non, l’homme qui trôna à Matignon se verrait bien maintenant régner sur les Ramblas.
 Le parti de centre-droit Ciudadanos, là-bas, l’appelle et le réclame. 
Bien que député de l’Essonne, on ne l’aperçoit plus trop du côté d’Évry. 
En revanche, il se multiplie dans la presse espagnole pour clamer son amour de la Catalogne et sa volonté d’en découdre avec les indépendantistes.
 Un élan sincère le porte, alors ?
 À moins qu’il ne décide de franchir le Rubicon, ou plutôt la Bidassoa, faute de s’imaginer un avenir radieux en France.
 De quoi donner raison à La Rochefoucauld : « Ce que nous appelons nos convictions ne sont, le plus souvent, que le reflet de nos intérêts. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire