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dimanche 18 mars 2018

En Afrique du Sud, Zuma poursuivi pour corruption


18 mars 2018

En Afrique du Sud, Zuma poursuivi pour corruption

L'ex-président aurait reçu des pots-de-vin de la filiale locale de l'industriel français Thales

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Un mois seulement après avoir quitté la présidence de l'Afrique du Sud contre son gré, Jacob Zuma prend le chemin des tribunaux. Le parquet général a annoncé, vendredi 16  mars, qu'il relançait des poursuites contre l'ancien président, dans le cadre d'un vieux contrat d'armement de 4,2  milliards d'euros signé en  1999 avec des entreprises occidentales.
Soupçonnée d'avoir versé des pots-de-vin en marge de ce contrat, la filiale sud-africaine de l'industriel français Thales est également poursuivie. " Il y a des chances que les poursuites judiciaires contre Zuma aboutissent ", a déclaré le procureur général, Shaun Abrahams, en conférence de presse à Pretoria.
Saga judiciaireTrès attendue et maintes fois repoussée, cette annonce est le nouveau rebondissement d'une saga judiciaire particulièrement suivie en Afrique du Sud, l'un des multiples scandales qui ont conduit à sa chute M. Zuma, 75 ans et déjà condamné en  2016 pour avoir fait rénover sa résidence personnelle aux frais du contribuable. Poussé dehors par son propre parti le 15  février, Jacob Zuma a depuis été remplacé par son vice-président, Cyril Ramaphosa, qui a promis d'en finir avec la corruption et les dérives de l'ère Zuma.
Ce dernier a un an avant les élections générales pour démontrer qu'il purge son parti, le Congrès national africain (ANC). Sa formation risquerait sinon de perdre lors des législatives de 2019 la majorité absolue qu'il détient au Parlement depuis la fin de l'apartheid en  1994. La crédibilité du nouveau président dépend du sort réservé à son prédécesseur, qui est jusque-là parvenu à se dégager des accusations les plus inextricables.
Accusé de fraude, racket, corruption, et blanchiment d'argent, l'ex-président est soupçonné d'avoir accepté des pots-de-vin et d'avoir assuré, au tournant des années 2000, la protection des intérêts de la société française d'armement et d'électronique Thomson-CSF, devenue Thales, alors qu'il était vice-président.
A l'époque, l'affaire avait presque coûté la présidence à M. Zuma. En  2005, le chef de l'Etat, Thabo Mbeki, s'en était servi pour le limoger du gouvernement, et Zuma et Thales avaient été inculpés. Les poursuites avaient néanmoins été abandonnées en  2009 pour vice de forme, ce qui permit à M. Zuma, quelques semaines plus tard, d'accéder au sommet de l'Etat. Au terme d'une bataille juridique acharnée de l'opposition, la Cour suprême a ouvert la voie, en octobre  2017, à la tenue d'un nouveau procès pour corruption.
Adrien Barbier
© Le Monde

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