Chère lectrice, cher lecteur,
A l’occasion de son vingtième anniversaire, Le Temps a décidé de s’engager. A l’âge de l’idéalisme impatient, notre journal n’oublie pas qu’il est la résultante du rapprochement de titres beaucoup plus anciens. Mais quitte à choisir entre tradition et innovation, nous penchons pour l’énergie de la seconde proposition. Dès lors, en 2018, Le Temps soutiendra successivement sept causes tout au long de l’année, à la fois par des productions éditoriales classiques visibles dans nos pages – signalées par notre logo transformé pour l’occasion – et par des formes d’expressions créatives.
Pour ce premier mois d’engagement, nous soutiendrons le journalisme. Tout simplement parce que notre profession a trop longtemps rechigné à parler d’elle-même sous prétexte que le thème n’intéressait pas le grand public. Cette humilité collective a été une grave erreur. Les acteurs des médias n’ont pas assez pris position sur la transformation de leur secteur, sur les enjeux politiques d’une telle révolution et sur l’importance du journalisme de qualité pour la démocratie.
Seul le cadre économique a été largement débattu. Mais ce n’est qu’un aspect du rôle des médias. Le risque est grand de voir débarquer, aussi en Suisse, des fabriques à fake news et des pages Facebook créées pour orienter les discussions au moment de votations ou d’élections importantes. Il n’y a aucune raison pour que ce qui s’est passé aux Etats-Unis ou chez nos voisins – manipulation des consciences via les réseaux sociaux – ne se produise pas aussi chez nous.
Il n’y aura plus de débat public quand plus personne ne saura de quoi il parle, ni sur quels faits bâtir une argumentation intellectuellement honnête. Le journalisme est le meilleur antidote contre ce poison. C’est le sens de notre engagement.
– Stéphane Benoit-Godet, rédacteur en chef
|
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire