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jeudi 21 septembre 2017

Mobilisation anti-ordonnances: le front fracturé sur lequel mise Macron se ressoude à petits pas

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Mobilisation anti-ordonnances: le front fracturé sur lequel mise Macron se ressoude à petits pas


Alors que la CGT mobilise à nouveau dans la rue, la fronde contre la réforme du code du travail menace de s'étendre.


21/09/2017 03:47 CEST | Actualisé il y a 6 heures
FP
Des adhérents de Force Ouvrière manifestant aux côtés de la CGT en septembre 2017.
SOCIAL - Ce n'est pas encore le grand soir mais l'horizon s'obscurcit. Après un premier test il y a dix jours, les opposants à la réforme du code du travail, CGT et Solidaires en tête, remettent le couvert ce jeudi 21 septembre, à la veille de la présentation des ordonnances en conseil des ministres. Certes, les syndicats n'ont pas encore réussi à présenter un front commun pour faire obstacle à la réforme Pénicaud. Mais le climat social n'a cessé de se détériorer depuis la première manifestation qui a réuni entre 223.000 et 500.000 personnes dans toute la France.
L'exécutif, qui n'a cessé de pointer les divisions syndicales pour défendre la pertinence de sa réforme, peut s'inquiéter: si FO, la CFDT et la CFTC se refusent encore à appeler leurs adhérents à rejoindre les défilés, leurs troupes outrepassent déjà les consignes. Ce qui contraint les dirigeants a singulièrement durcir le ton.
Le ton monte, les fronts se multiplient
La prudence initiale à l'égard des projets du gouvernement cède désormais la place à des discours plus offensifs. Dans une tribune publiée dans Les Echos, les numéros un de la CFDT, de la CFTC et de l'Unsa, ont appelé le gouvernement mardi à "ajuster" les ordonnances, pointant un projet "déséquilibré", qui "facilite" les licenciements. Comme un écho à la fédération métallurgie de la CFDT qui a exhorté Laurent Berger à appeler à une "mobilisation nationale".
Même le très conciliant patron de FO, Jean-Claude Mailly, s'est agacé de découvrir dans les ordonnances que la revalorisation de l'indemnité de licenciement serait finalement limitée aux dix premières années d'ancienneté. Une "trahison" qui pourrait servir de prétexte à ses troupes pour se rallier en masse à la contestation. Pour l'heure, Jean-Claude Mailly refuse de se dédire mais il a tout de même annoncé qu'il marcherait aux côtés des fonctionnaires le 10 octobre.
C'est d'ailleurs un des autres points susceptibles d'inquiéter le gouvernement: la multiplication des fronts sociaux au moment où la cote de l'exécutif s'effondre dans les sondages.
Cette semaine, des syndicats routiers CFDT et CFTC ont ouvert le bal de la contestation, organisant des rassemblements et barrages à Paris et en région contre ce qu'ils considèrent comme une "catastrophe sociale". Des éléments de langage qui n'ont rien à envier à ceux de la CGT. Dès la semaine prochaine, les syndicats transports de la CGT et FO prendront le relais, avec une grève reconductible à partir du 25 septembre. La fédération CGT des services publics a de son côté déposé un préavis de grève courant du 25 septembre au 15 octobre. Le 28 septembre, les retraités marcheront contre la hausse de la CSG tandis que les fonctionnaires feront grève le 10 octobre.
L'exécutif hésite entre fermeté et conciliation
Pour l'heure, le gouvernement n'a pas dévié de sa ligne: respect des manifestants mais refus de plier face à la rue. "La démocratie ne se fait pas dans la rue", a prévenu Emmanuel Macron depuis New York. "On ne va pas reculer", avait indiqué la semaine dernière la ministre du Travail Muriel Pénicaud.
"L'opposition va vouloir coaguler les grognes sociales mais c'est trop tard et ils le savent. Laurent Berger fait sa tribune parce qu'il sent que ça secoue à la base mais il ne se fait pas d'illusion", dédramatise un parlementaire En Marche!.
Le risque d'une convergence entre front syndical et front politique n'est toujours pas exclu. Jean-Luc Mélenchon, qui organise sa propre marche anti-ordonnances samedi, manifestera aux côtés de la CGT ce jeudi. Et ne désespère pas de voir les militants syndicaux lui rendre la pareille lors de son défilé entre Bastille et République.
Signe de fébrilité ou volonté de prolonger l'effort de concertation, la majorité est donc résolue à lancer quelques ballons d'essai. "On ne va pas faire du Juppé en se disant droit dans nos bottes. Nous avons beaucoup discuté, on a trouvé un point d'équilibre. Le dialogue va se poursuivre et il y aura encore beaucoup de textes de loi", se rassure le sénateur macroniste François Patriat en agitant des concessions sur de futures réformes.
Mais les tentatives de reprise du dialogue ont pour l'heure fait chou blanc. Lundi, la ministre du Travail Muriel Pénicaud avait affirmé que le gouvernement était prêt à examiner "les spécificités" du métier des routiers. Mais la réunion avec FO et la CGT au ministère des Transports a tourné court. Pour calmer la fronde sur les indemnités de licenciement, Muriel Pénicaud a également allumé un contre-feu en annonçant une mission pour "accompagner les ordonnances pour aider les syndicats à se développer". Personne ou presque n'a relevé.
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