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samedi 19 août 2017

Les Crises.fr - Le combat des Arabes contre l’intolérance, par Marjorie Cohn

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19
Août
2017

Le combat des Arabes contre l’intolérance, par Marjorie Cohn


Source : Marjorie Cohn, Consortium News, 08-06-2017
Depuis des décennies, les Arabes des États-Unis sont la cible d’une intolérance qui connaît un pic à la suite d’actes de violence et de leur exploitation par des hommes politiques, dont Trump, écrit Marjorie Cohn dans Truthdig.
Le président Donald Trump a essayé par deux fois d’instituer une interdiction de voyager pour les réfugiés de six ou sept pays à majorité musulmane. Pendant la campagne présidentielle, Trump a appeléà « une interdiction totale et complète aux Musulmans d’entrer aux États-Unis », prévue pour durer « jusqu’à ce que les représentants de notre pays puissent comprendre ce qui se passe ». Son interdiction visant les Musulmans a été annulée par deux cours d’appel et pourrait être portée devant la Cour suprême.

En 1948, des Palestiniens, chassés par les revendications d’Israël sur leurs terres, ont été déplacés dans le camp de réfugiés Jaramana à Damas, en Syrie.

Par ses interdictions malveillantes, Trump avait pour but de capitaliser sur la peur des Musulmans alimentée par les attaques terroristes du 11 septembre et exacerbée depuis par le gouvernement américain et les médias institutionnels.
Le sentiment anti-Musulman est dans la continuité de préjugés anciens contre les Arabes qui ont atteint leur apogée pendant le dernier tiers du XXème siècle. Dans son livre provocateur, « L’essor de la gauche américaine arabe : militants, alliés, et leur combat contre l’impérialisme et le racisme, années 1960-1980 », Pamela Pennock retrace la trajectoire du militantisme de gauche chez les Arabes américains aux États-Unis pendant ces décennies clés.
Pennock décrit la représentation persistante « des Arabes comme diversement exotiques, érotiques, sauvages, non civilisés et incapables d’autonomie ».
En effet, le livre du critique des médias Jack Shaheen et son film de 2007, « Bobines de méchants Arabes : comment Hollywood dénigre un peuple », exposent les stéréotypes négatifs sur les Arabes représentés dans les films américains. « Tous les aspects de notre culture projettent les Arabes en méchants », dit Shaheen dans son film.
Il cite les paroles de la musique du générique du film de Disney « Aladdin » : « Oh, je viens d’un pays, d’un endroit lointain, où grandissent les chameaux des caravanes, où l’on vous coupe l’oreille si votre visage ne plaît pas : c’est barbare, mais hé, c’est chez moi ». « Aladdin » a été vu par des millions d’enfants dans le monde.
Les préjugés anti-Arabes sont également alimentés par les représentations des femmes arabes par Hollywood comme « des danseuse[s] du ventre fortement sexualisées… inspirées par l’imagerie ancienne de l’Orient comme un endroit d’exotisme, d’intrigues et de passions » note Shaheen. Plus récemment, cependant, « cette image a changé de façon spectaculaire : la femme arabe est maintenant montrée comme une porteuse de bombe, une terroriste ».
Les Arabo-américains politisés
Ces stéréotypes sont racistes, sexistes et clairement faux. De nombreux Arabes sont venus aux États-Unis pour étudier. Une fois ici, ils se sont tournés vers le militantisme principalement à cause du traitement des Palestiniens par Israël.

Des cartes controversées montrant la diminution des territoires accessibles aux Palestiniens. Les Israéliens tenants de la ligne dure insistent pour dire qu’il n’y a pas de peuple palestinien, que la terre appartient à Israël, et qu’il est en conséquence inexact de montrer un quelconque « territoire palestinien ».
Comme le fait remarquer Pennock, le seul et principal facteur qui a galvanisé les Arabo-américains a été la dépossession des Arabes palestiniens causés par la création de l’État d’Israël et par son occupation des territoires palestiniens.
Pour établir Israël en tant qu’État juif en 1948, près de 700 000 Arabes palestiniens furent expulsés de leur maison et de leurs terres. Ils appellent cela la Nakba, ce qui signifie « catastrophe » en arabe.
Un second événement catalyseur s’est produit en 1967, il y a 50 ans ce mois-ci. Israël, avec l’aide des États-Unis, envahissait l’Égypte, la Jordanie et la Syrie et s’emparait des territoires de Cisjordanie, de Jérusalem, du plateau du Golan et de la péninsule du Sinaï.
Plus tard cette même année, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adoptait la Résolution 242 qui fait référence à « l’irrecevabilité de l’acquisition de territoires par la guerre » et appelle à « un retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit ». Néanmoins, Israël a continué à occuper les territoires palestiniens conquis en 1967.
De plus, la guerre de 1967 a attisé le sentiment anti-Arabes aux États-Unis. « Bien que les préjugés anti-Arabes soient devenus particulièrement omniprésents et dommageables après le 11 septembre 2001, la stigmatisation avait déjà augmenté à la suite de la guerre de 1967, de nombreux Américains confondaient de plus en plus toutes les personnes d’origine arabe, sans tenir compte de leur citoyenneté ou sans distinguer s’ils résidaient dans des pays arabes ou aux États-Unis, et les voyaient comme menaçants et suspects » écrit Pennock.
Un événement en particulier intensifia les préjugés anti-Arabes aux États-Unis et rendit difficile pour les Arabo-américains de se « dissocier des stéréotypes de terroristes », selon Pennock : l’assassinat en 1968 de Robert F. Kennedy par le Palestino-Américain Sirhan Sirhan.
Sirhan avait 4 ans quand lui et sa famille furent forcés par l’armée israélienne de fuir leur maison à Jérusalem. Ce traumatisme façonna sa perception d’Israël. Sirhan était perturbé par le soutien des États-Unis aux politiques d’Israël. Durant la campagne présidentielle, Kennedy soutint vigoureusement Israël. Pour Sirhan, alors âgé de 24 ans et souffrant de troubles mentaux, les mots de Kennedy intensifiaient sa souffrance.
L’avocat Abdeen Jabara, membre de l’équipe défendant Sirhan, dit à Pennock que ce concours de circonstances plaidait pour une défense basée sur une capacité diminuée pour l’inculpation de meurtre. Sirhan fut finalement déclaré coupable du meurtre de Kennedy et condamné à mort. Plus tard, lorsque la loi changea en Californie, sa sentence fut commuée en emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.
Les assassinats des Jeux olympiques de Munich
Quatre ans plus tard, dans une tentative de faire libérer des Palestiniens prisonniers des prisons israéliennes, la faction Septembre Noir de l’Organisation de libération de la Palestine assassina des athlètes israéliens pendant les Jeux olympiques de Munich.

Le Pape François en prière devant un mur de séparation en Palestine le 25 mai 2014. (Crédit photo : page Facebook du Pape François.)
À la suite du massacre de 1972, l’administration Nixon accrut la surveillance et les enquêtes sur les Arabo-américains dans un programme appelé « Opération Boulder ».
« Comme les vérifications de visas des Arabes et les enquêtes sur les Arabo-américains furent affichées dans les médias américains comme étant la réaction du gouvernement américain au massacre de Munich », remarque Pennock, « le gouvernement avait en pratique stigmatisé tous les Arabes comme des suspects dans l’esprit du public ».
Elle relate que les enquêtes « ne détectèrent jamais un seul cas d’activité terroriste ou d’espionnage parmi les Arabes résidant aux État-Unis ». L’opération Boulder, qui se termina officiellement en 1975, ne dura que deux ans. Mais le gouvernement américain continua ensuite pendant de nombreuses années à surveiller les Arabo-américains.
De nombreux leaders de la communauté arabo-américaine pensaient que l’objectif réel de l’opération Boulder était « de supprimer l’expression politique légale des Arabo-américains, particulièrement leur activisme pro-palestinien… c’était un programme d’intimidation politique » qui « cherchait aussi à « diviser pour mieux régner » les communautés arabo-américaines en les rendant soupçonneuses les unes des autres » écrit Pennock.
Jabara, l’un de ceux qui fut soumis à une enquête pendant l’opération Boulder, écrivit plus tard que le programme ne pouvait « être compris que dans le contexte de la pression déterminée qui [a] été exercée par Israël et ses partisans aux États-Unis ».
Comme Jabara le dit sur Truthdig, « La matrice du préjudice était indissociable de « l’engagement inébranlable » des États-Unis et de leurs alliés envers Israël, malgré sa scandaleuse violation des droits palestiniens. Pour faire court, il y avait une connexion organique entre d’une part les préjugés diffusés dans la culture populaire américaine comme mécanisme de soutien à la politique étrangère qui permettait les agressions israéliennes, et d’autre part la colonisation. Les Américains comme les Israéliens voulaient écraser toute résistance, quelle qu’en soit la forme ».
Au lendemain du 11 septembre, dans une autre opération raciste, l’administration Bush a réuni et incarcéré des centaines d’Arabo-américains qui n’avaient commis aucun crime. Bush a aussi démarré son programme de surveillance des terroristes, pour espionner des gens sans contrôle de la justice. Ce programme a été officialisé par le Congrès et a continué sous l’ère Obama.
En 2011, Wired a divulgué des supports de formation du FBI décrivant comment on enseignait aux agents que les musulmans « mainstream » soutenaient le terrorisme.
L’Intercept a écrit, en 2014, que des documents divulgués par le lanceur d’alerte Edward Snowden révélaient que le FBI et la NSA lisaient secrètement les e-mails de personnalités américaines musulmanes, incluant des avocats, des universitaires, des militants en faveur des droits civiques et même un candidat aux élections.
L’activisme des Arabo-américains
Jaraba a fondé et présidé l’association des diplômés universitaires arabes américains (AAUG), la première organisation arabo-américaine militant pour les droits civiques et la paix. L’AAUG a été fondée en 1967, c’était la plus visible et la plus active des organisations arabo-américaines à la fin des années 60 et au début des années 70. Cette association avait des succursales dans la plupart des villes et universités américaines.

Le leader palestinien Yasser Arafat en 2001. (Crédit photo : Remy Steinegger, copyright Forum Économique Mondial)
L’AAUG était « un groupe d'[universitaires] Arabo-américains triés sur le volet qui élaborèrent un sentiment d’identité ethnique, encouragèrent la solidarité communautaire et pratiquèrent une politique progressiste et transnationale », écrit Pennock.
Ce groupe était engagé « dans une analyse anti-raciste, anti-impérialiste des problèmes du monde arabe » et s’alignait idéologiquement avec la gauche globale. Son but était de démontrer aux Américains que « le sionisme était une forme de colonialisme plutôt que l’expression légitime du nationalisme juif ».
Comme l’observera plus tard un membre de l’AAUG, Ghada Hasem Talhami, l’AAUG a significativement « contribué à élever le combat palestinien au niveau d’une question majeure d’atteinte aux droits de l’Homme ».
L’analyse érudite de l’AAUG, publiée dans Arab Studies Quaterly ainsi que dans d’autres journaux et monographies, « était habituellement critique non seulement vis-à-vis d’Israël et de la politique US au Moyen-Orient mais également vis-à-vis des états arabes conservateurs », remarque Pennock. À la suite du conflit de 1967, l’Égypte et la Syrie « se sont, de manière évidente, retirés de leur engagement en faveur du panarabisme et de l’indépendance du peuple palestinien », ajoute-t-elle.
C’est ainsi que, note Jabara, l’AAUG a fourni un forum pour les intellectuels, les artistes, les militants et les politiciens arabes qui n’avaient peut-être pas accès à de telles opportunités dans leurs pays d’origine.
Jabara voyait une alliance naturelle entre les problèmes rencontrés par les Arabo-américains et les luttes menées par les « Noirs américains, les Chicanos, les Orientaux américains, les jeunes et les défenseurs des libertés civiles », tous étant « exclus de toute participation sérieuse dans le processus décisionnel américain ».
Au sein de la communauté afro-américaine, la plupart avait traditionnellement noué des alliances avec les Juifs. Cependant, au cours des années 80, ils se montrèrent de plus en plus critiques vis-à-vis du traitement des Palestiniens par Israël, qu’ils assimilaient à l’apartheid sud-africain.
D’après Jabara, le facteur le plus significatif pesant dans la politique étrangère US n’était pas le lobby sioniste, mais plutôt « la définition et la poursuite des intérêts économiques américains dans la région ».
Des étudiants arabes, pour la plupart membres de l’Organisation des Étudiants Arabes (OAS), assimilèrent la lutte des Palestiniens au combat vietnamien pour l’autodétermination.
Au cours des années 80, l’Organisation des étudiants musulmans a remplacé l’OAS à la tête des organisations d’étudiants arabes américains, ceux-ci devenant de plus en plus fréquemment musulmans.
En 1980, Jabara contribua à former le Comité anti-discrimination arabe américain (ADC) avec l’ancien sénateur James Abourezk et le fondateur de l’Institut arabe américain, James Zogby. Jabara assura également la présidence de l’ADC, qui est toujours actuellement un organisme important.
Jabara explique sur Truthdig que l’embargo pétrolier de 1973 par l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole a mené à une « hausse » des discriminations envers les Arabo-américains. « Ce qui a conduit à la création de l’ADC en 1980 », ajoute-t-il.
La National Lawyers Guild (NLG), la plus ancienne et la plus importante association progressiste du barreau, fut également la première aux États-Unis à être racialement intégrée. Depuis la fin des années 60 jusqu’à la moitié des années 70, Jabara joua un rôle central pour convaincre la NLG de s’intéresser au problème de la Palestine et aux droits des Palestiniens à l’autodétermination. Aucune autre question n’a jamais été aussi clivante au sein de la NLG. Certains membres juifs quittèrent l’organisation, mais celle-ci continue encore aujourd’hui à s’opposer à l’occupation israélienne.
En 1977, Jabara mena la première délégation de la NLG en Israël, en Palestine, en Syrie et en Jordanie, et contribua au rapport historique émis par cette délégation en 1977 sur les conditions de vie dans les territoires occupés. Ce rapport a largement circulé au sein des réseaux de défense des droits de l’Homme, encore jeunes alors , et on lui fait crédit d’avoir ouvert la voie à d’autres organisations en leur permettant de rompre avec l’orthodoxie israélienne et de livrer leurs propres rapports critiques sur les atteintes israéliennes aux droits de l’Homme.
Jabara fut également un acteur-clé dans l’action en justice déposée par la NLG et le Centre pour les droits constitutionnels contre le FBI et la ligue anti-diffamation B’nai B’rith, pour avoir espionné la NLG et d’autres groupements arabes américains et progressistes.
Anti-sionisme contre antisémitisme
En 1975, l’Assemblée Générale des Nations Unies adopta, à deux voix contre une, une résolution assimilant le sionisme au racisme. Elle dressait le parallèle entre le sionisme israélien et l’apartheid en Afrique du Sud. Les États-Unis votèrent contre cette résolution.

Cadavres de réfugiés palestiniens au camp de Sabra au Liban, 1982. (Crédit photo: U.N. Relief and Works Agency for Palestine Refugees)
Dès la deuxième moitié des années 60, les personnes critiquant la politique israélienne furent accusées d’antisémitisme, une dénomination qui perdure encore aujourd’hui. En effet, les sympathisants du mouvement Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) sont souvent étiquetés antisémites.
Dans la lignée de l’appel des Arabo-américains pour que les United Auto Workers abandonnent leurs liens avec Israël au début des années 1970, le mouvement BDS fut lancé par des représentants de la société civile palestinienne en 2005. Ils demandaient « aux organisations de la société civile internationales et aux personnes de conscience à travers le monde d’imposer de larges mouvements de boycott et d’implémenter des initiatives de désinvestissement envers Israël similaires à ceux appliqués à l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid… [y compris] des embargos et des sanctions envers Israël ».
Cet appel spécifiait que « ces mesures punitives non-violentes » devraient au moins durer jusqu’à ce qu’Israël se conforme complètement aux lois internationales : 1) en mettant fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres arabes ainsi qu’en démantelant le mur de séparation ; 2) en reconnaissant le droit fondamental des Arabes palestiniens, citoyens d’Israël, à la pleine égalité ; et 3) en respectant, protégeant et promouvant les droits des Palestiniens réfugiés à revenir dans leur pays, comme stipulé dans la résolution 194 de l’Assemblée générale.
L’association Students for Justice in Palestine, qui se focalise principalement sur le mouvement BDS, a été taxée d’antisémite par des groupements sionistes sur les différents campus du pays.
Mais Rafeef Ziadah, l’un des porte-paroles du Comité National du BDS palestinien, déclare : « le mouvement BDS est, par son principe même, opposé à toute forme de discrimination, y compris l’antisémitisme et l’islamophobie ».
En 2014, Omar Barghouti , un militant palestinien pour les droits de l’Homme, écrivait dans le New York Times : « prétendre que boycotter Israël est intrinsèquement antisémite est non seulement faux, mais cela présume également qu’Israël et « les Juifs » sont identiques et indissociables. Ceci est aussi absurde et fanatique que de dire, par exemple, que le boycott d’un état islamique autoproclamé comme l’Arabie saoudite, en raison de rapports terribles sur [le non respect] des droits de l’Homme, relèverait nécessairement de l’islamophobie ».
Toute critique de la politique israélienne est taxée d’antisémitisme même si de nombreux Juifs – y compris des membres d’organisations telles que Jewish Voice for Peace, Jewish Center for Nonviolence et IfNotNow – s’opposent à l’occupation.
Israël a envahi Gaza à trois reprises au cours des sept dernières années, tuant des milliers de Palestiniens, dont un grand nombre de femmes et d’enfants. Le mouvement Black Lives Matter trouve des similarités entre les assassinats d’Afro-américains par la police aux États-Unis et l’oppression des Palestiniens par Israël, particulièrement à Gaza.
Alors que la lutte contre l’occupation israélienne continue, le livre de Pennock est convaincant et c’est une lecture obligatoire pour les progressistes et tous ceux qui s’intéressent à l’histoire exhaustive du militantisme Arabo-américain. Le parallèle qu’il établit avec les événements actuels donnera aux militants d’aujourd’hui des informations sur notre combat pour la liberté et l’égalité.
Marjorie Cohn est professeur émérite à la Thomas Jefferson School of Law, ancienne présidente de la National Lawyers Guild, et membre de Jewish Voice for Peace
Source : Marjorie Cohn, Consortium News, 08-06-2017
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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