Lu dans le DL du jeudi 20 juillet 2017
LE BILLET
PAR STÉPHANE PULZE
Macron,
capitaine de route
Mais qu’est-ce qui fait courir Emmanuel Macron ? Le président de la
République n’est pas du genre à en garder sous la pédale. Le petit braquet,
il ne connaît pas. Toujours à fond, c’est comme ça qu’il conçoit sa fonction.
Hier matin en chasse-patate à Paris, il gérait sa première crise majeure,
acceptant sans broncher la démission de son chef d’état-major, le général
de Villiers, qui avait dénoncé les coupes budgétaires dans la Défense. Le
soir, les mains sur les cocottes, il assistait tout sourire aux rencontres de la
Photographie à Arles. Et l’après-midi, il moulinait du braquet sur les routes
du Tour. Assurant un train d’enfer dans la montée du Galibier, derrière les
échappées au côté de Christian Prudhomme, le patron de la Grande
Boucle.
Il est comme ça, le chef de l’État. Un vrai leader d’équipe, qui ne laisse le
soin à personne de visser quand il le faut, quitte à mettre une dent de plus,
afin d’asseoir sa suprématie. Pas question de rester dans le gruppetto, loin
de la tête de la course. Le coup de pompe, trop peu pour lui. Dans son
camp, pas de bon de sortie sans son accord. C’est lui qui assure le tempo.
Le sport il adore. Premier supporter de Paris-2024, il parle aux champions
comme à ses proches. Le regard clair et le propos pertinent. Froome,
Bardet et Barguil, les héros du Tour, sont encore sous le charme. Et avec
eux le public qui avait répondu présent entre La Mure et Serre Chevalier.
Une partie de l’opinion publique ne jure que par lui. Pas mécontent de ce
jeune président virevoltant qui refuse les bordures. Attention tout de même
à la surchauffe. La voiture-balai n’est pas très loin quand on prend un éclat.
Mais en bon capitaine de route, Emmanuel Macron n’a pas l’intention de
bâcher
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