Les dernières élections législatives sur la 1re circonscription de l’Essonne, qui ont vu un ancien Premier ministre désemparé face à la candidature des deux jeunes élus locaux que nous sommes, ont suscité beaucoup de commentaires et de réactions. De la part de nos adversaires bien évidemment, mais aussi parfois de nos amis, nous avons pu souffrir d’une forme d’hystérie du débat qui a masqué ce qui se passait en réalité, sur le terrain, le long de cette campagne particulière.
C’est sur cette hystérie que surfe encore aujourd’hui Manuel Valls, mis en difficulté à la fois par les résultats serrés d’un scrutin qu’il pensait gagné d’avance, et par le recours que nous avons déposé la semaine dernière au Conseil constitutionnel. Rien de nouveau sous le soleil : l’agitation, l’insulte et les propos outranciers ont été érigés en méthode politique ces dernières années par l’ancien Premier ministre, pour éviter soigneusement de parler des questions sérieuses. Nous n’en rajouterons pas ici, si ce n’est en répétant ce que nous avons dit tout au long de notre campagne : Manuel Valls incarne tout ce qu’on ne veut plus voir en politique en général et à gauche en particulier, et nous regrettons de constater que chaque jour, les médias nationaux lui accordent tant d’espace pour répéter insultes et amalgames incompréhensibles à notre égard.
Pour autant, nous utilisons ces lignes non pas comme un droit de réponse mais pour affirmer une idée simple : ne parlons plus de Manuel Valls. Ce monsieur fait partie du passé, et le risque serait de donner de l’importance à quelqu’un qui ne sait plus où il habite, sans doute quelque part où le monde paranoïaque se résume à «l’islam politique» et à Dieudonné. Manuel Valls n’est plus qu’une ombre, nous sommes bien réels.

Dignité

Depuis le soir du second tour, nous sillonnons nos villes pour continuer de comprendre la situation dans laquelle nous sommes. Oui, à certains égards, nous avons été surpris par l’engouement autour de notre candidature. Si la colère en direction de notre adversaire nous a souvent dépassés, nous avons toujours cherché à créer un espace positif et humaniste pour que celle-ci s’exprime. Même si nous aimons toujours ce mot, il ne s’agit pas tant de «dégager» l’un ou l’autre que de construire des rassemblements humains en résistance à une réalité insupportable. Au regard de l’effondrement des partis traditionnels et de la concentration des pouvoirs pleinement assumée par le nouveau président, nous pensons qu’il faut repartir de ce que nous sommes en capacité de tisser, «en bas» et de la manière la plus horizontale possible.
Des mois durant, cette résistance s’est formalisée collectivement, autour des grandes lignes du programme l’Avenir en commun, mais aussi des spécificités de notre candidature sur un territoire abîmé par Serge Dassault et Manuel Valls : le retour d’une forme de dignité en politique, le respect des habitants des quartiers populaires, la lutte contre la corruption. C’est en portant fièrement ces combats, dans lesquels nous sommes engagés avec d’autres depuis des années, que nous avons réalisé ce score exceptionnel. Sans permanent politique, sans local de campagne ni agence de communication, nous avons frôlé la victoire dans une circonscription où absolument tous les pouvoirs locaux soutenaient notre adversaire, de Serge Dassault aux six mairies de la circonscription. A Corbeil-Essonnes, ville LR, nous réalisons près de 60 % des voix. A Evry, bastion de Manuel Valls, nous sommes au coude-à-coude, avec de sérieux soupçons d’irrégularités qui nous font attendre sereinement la décision des juges.