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lundi 26 juin 2017

Au fil de l’Histoire - ÇA S’EST PASSÉ UN… 26 JUIN

Au fil de l’Histoire

ÇA S’EST PASSÉ UN… 26 JUIN 

Les représentants de 50 pays se réunissent à San Francisco, le 26 juin 1945, pour signer la charte fondatrice de l’Organisation des Nations unies (ONU). L’institution, qui établit son siège à New York, aux Etats-Unis, remplace la Société des nations (SDN), née en 1920 après la première guerre mondiale et sise à Genève. Tous les pays ayant déclaré la guerre à l’Allemagne et au Japon sont présents à cette conférence, hormis la Pologne qui, faute de gouvernement nommé à temps pour y assister, signera plus tard.

Source Le Monde.fr


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Le 26 juin 1945, les Nations unies voient le jour

Après neuf semaines de délibérations, la conférence internationale de San Francisco s’achève, le 26 juin 1945, par la signature de la charte des Nations unies et du statut de la Cour internationale de justice, donnant alors naissance à l’ONU.
Promise dès 1941 par Roosevelt et Churchill en remplacement de la Société des Nations (SDN), la nouvelle organisation internationale a pour buts de maintenir la paix et la sécurité internationale et de prendre des mesures collectives efficaces à cette fin.
Il aura fallu près de 400 séances de commissions et de comités aux représentants des 50 pays conviés pour examiner les propositions formulées lors de la conférence de Dumbarton Oaks à l’automne 1944.
Organisations régionales, révision des traités, régime de tutelle ou encore juridiction de la Cour internationale de justice furent des points sujets à controverse. Mais c’est surtout la question du droit de véto des « Cinq grands » qui a été longuement débattue.
Comme le fait remarquer le journaliste de La Croix dans un article paru le 27 juin 1945, « les Cinq Grands se sont arrogés, en un certain sens, le privilège d’être au-dessus de la loi internationale qu’ils viennent de créer, un peu en compensation des sacrifices consentis au cours de cette guerre ». Mais finalement, les petites puissances se sont inclinées pour ne pas faire obstacle à la création des Nations unies.
Le 25 juin 1945, tous les délégués se levèrent à tour de rôle pour voter individuellement devant l’assemblée. Adoptée à l’unanimité, la Charte fut signée le lendemain dans la salle du Veterans Memorial Hall.

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La conférence de San-Francisco s’est terminée par la signature solennelle de la charte des Nations unies

(La Croix du mercredi 27 juin 1945)
L’avion spécial du président Truman s’est posé lundi à 14 h 30, sur l’aérodrome d’Hamilton, près de San Francisco. M. Stettinius vint à la rencontre du président et lui présenta la délégation américaine et les chefs des délégations des Nations unies.
Le président prit place en voiture découverte pour se rendre au Fairmount Hotel, siège de la délégation américaine, et reçut un accueil très cordial de la population. Cinquante voitures, mises à la disposition des délégations, suivaient, chacune arborant son emblème national, salué au passage par la foule,
M. Truman donna, vers 17 h 30, une réception officielle en l’honneur des délégués de la Conférence.
Sur cette vidéo, le négociateur américain Edward Stettinius introduit les principaux invités. La parole est ensuite donnée au président Truman.

La cérémonie de clôture

C’est mardi, à 16 heures, que se tient, à l’Opéra House, la séance solennelle de clôture de la Conférence. Les délégués qui, réunis la veille en assemblée générale, ont adopté la charte des Nations unies, apposent leur signature au bas du document. Un blanc est laissé pour la signature ultérieure du délégué polonais. À l’issue de la cérémonie, le président Truman prononce le discours de clôture, exaltant l’œuvre de paix de la Conférence et laissant espérer pour le monde des lendemains pacifiques.

Ce qu’est la charte

La charte mondiale, sur laquelle cinquante nations viennent de délibérer durant neuf semaines, a reçu sa forme définitive. Elle revêt la forme de dent volumes de 133 pages de texte, et 25 pages supplémentaires pour recevoir les signatures. Le texte est imprimé en anglais, français, russe, espagnol et chinois.

Le préambule

Un préambule, précédant les dix-neuf chapitres, précise que les peuples des Nations unies « sont décidés à sauver les générations suivantes du fléau de la guerre, à réaffirmer leur foi dans les droits humains qui sont des droits égaux pour les hommes, les femmes et les nations, grandes et petites, à établir les conditions dans lesquelles la justice, le respect des obligations provenant des traités et autres sources de la loi internationale peuvent être maintenus, à faire avancer le progrès social et à créer de meilleures conditions de vie dans le cadre d’une liberté accrue ».
Pour atteindre ces buts, les Nations unies sont résolues à « pratiquer la tolérance et vivre ensemble en paix, comme de bons voisins, unir leurs forces pour maintenir la sécurité et la paix internationale, affirmer qu’il ne sera pas fait recours à la force armée, si ce n’est dans l’intérêt commun ».

Les buts et les moyens

Les buts poursuivis par la nouvelle organisation sont : maintenir la paix et la sécurité internationale et prendre des mesures collectives efficaces à cette fin, réaliser la coopération internationale en ce qui concerne la solution des problèmes mondiaux de caractère économique, social, culturel ou humanitaire.
Pour la réalisation de ces buts, la nouvelle organisation aura à sa disposition les organismes suivants : 1. Une assemblée générale composée de tous les membres et ayant pouvoir de discuter et de formuler des recommandations. 2. Un Conseil de sécurité, comprenant onze membres : cinq puissances comme membres permanents et six autres comme membres non permanents, élus par l’assemblée générale. Sur les questions ne relevant pas de la procédure, les membres permanents ont le pouvoir de veto. 3. Un Conseil économique et social composé de 18 membres élus par l’assemblée générale, chargé d’étudier sur le plan international les questions économiques, sociales, culturelles, ayant trait à l’éducation et à la santé. 4. Un Conseil des trusteeships, groupant les États qui administrent des territoires sous mandat (trust territories) et d’autres membres, en nombre égal, élus par l’Assemblée. Ce Conseil sera habilité à faire des visites périodiques à ces territoires. 5. Une Cour de justice internationale qui remplacera la Cour permanente de justice internationale, siégeant à La Haye. 6. Un secrétariat ayant à sa tête un secrétaire général, désigné par l’assemblée générale sur la recommandation du Conseil de sécurité
Sur cette vidéo, Georges Bidault, ministre des Affaires Étrangères du Gouvernement provisoire français, rend hommage aux soldats américainset assure que la France se dévouera pour « garantir au monde la sécurité pour tous et le droit de chacun ».

Premier bilan

La grande nouveauté et la supériorité sur Genève, comme le signale fréquemment M. Paul-Boncour, c’est la constitution d’un organisme groupant des forces militaires qui doivent être mises éventuellement à la disposition du Conseil de sécurité. Le Comité d’état-major international est le résultat le plus concret, sans doute, de San-Francisco et de Dumbarton Oaks.
Chaque fois. donc que l’U.R.S.S., les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine, plus deux des six membres non permanents, voteront pour qu’il soit fait usage de la force, la force sera appliquée pour prévenir ou rétablir la paix.
charte des nations unies 1945 / charte des nations unies 1945
charte des nations unies 1945 / charte des nations unies 1945
Il faut que les cinq grands votent tous dans le même sens : le désaccord d’un seul suffit à bloquer le mécanisme. Les Cinq Grands se sont donc arrogés, en un certain sens, le privilège d’être au-dessus de la loi internationale qu’ils viennent de créer, un peu en compensation des sacrifices consentis au cours de cette guerre. Les Petites puissances ont publiquement beaucoup critiqué le veto, mais de nombreux chefs de délégations de ces pays avouaient, dans le privé, qu’on devait s’incliner devant la nécessité. Comme ce sont les États possédant un potentiel militaire et industriel qui assument la responsabilité de faire la police du monde, on peut reprocher au système de sécurité qui a été créé d’être, dans un certain sens, limité. Mais les défenseurs de ce système peuvent répondre qu’il est limité à ce qui est viable. On n’a pas réalisé d’emblée une œuvre universelle, et c’est la grande alliance de cette guerre qui forme assurément le noyau de la charte. Il n’y avait, vu les circonstances, pas d’autres possibilités.
En compensation, les petites et les moyennes puissances ont la promesse que la charte pourra être révisée avant dix ans ; elles ont aussi obtenu, après une lutte difficile, une grande latitude pour évoquer les questions qui intéressent le maintien de la paix, la sécurité, les problèmes économiques et coloniaux, etc.
La souplesse et la rapidité du nouvel organisme sont beaucoup plus grandes qu’aux termes du plan de Dumbarton Oaks : des dispositions sont prévues, par exemple, pour le jeu immédiat des pactes régionaux tels que le pacte de Chapultepec ou l’accord franco-soviétique. La France a sur ce point obtenu entière satisfaction.
Parmi les organismes créés su sein de la nouvelle organisation, le Conseil économique et social et le Conseil du trusteesship ont une grande importance. Même pour les territoires qui ne sont pas sous tutelle, pour les « territoires dépendants », les puissances qui administrent ces territoires devront fournir un rapport sur leur gestion.
(la Croix du 27 juin 1945)

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