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dimanche 30 octobre 2016

ASTRONOMIE - L’EXOPLANETE PROXIMA b

ASTRONOMIE
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Christian LE Moulec
30 octobre, 13:26
L’EXOPLANETE PROXIMA b 
Découverte le 24 août 2016, on se demande déjà si les feuilles de ses arbres éventuels jaunissent en automne. 
Toujours est-il que Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche de nous (environ 4 années-lumière), héberge un objet singulier, une planète probablement tellurique, de quelque 1,3 fois la masse terrestre, baptisée Proxima b. Elle est située en plein dans la zone dite d’habitabilité, région autour d’une étoile où la température autoriserait la formation d’eau liquide à la surface d’une éventuelle exoplanète ! 
Mi-octobre, une équipe de chercheurs a formulé des hypothèses sur son diamètre, entre 5 990 et 8 920 kilomètres, et la possible existence d’un océan. Voilà toute la communauté astrophysicienne enchantée. On formule cette remarque « Un simple calcul statistique montre que si une étoile prise au hasard dans notre environnement proche héberge une planète, alors notre galaxie, avec ses 200 milliards d’étoiles, regorge de globes ! ». Et de renchérir « Proxima va devenir notre laboratoire à portée de main : c’est sur elle que nous allons affûter nos instruments d’investigation ! ». 
En quelque vingt années, plus de 3 200 exoplanètes ont été recensées. Par ces découvertes, on cherche à comprendre comment se forment au juste les systèmes planétaires. Jusqu’ici, on pensait que la Terre était le fruit de conditions très spéciales, une exception en quelque sorte. Par contre, aujourd’hui, on retient que les planètes de zones d’habitabilité sont sûrement légion, bien que sur celles découvertes, seules quelques dizaines bénéficient des conditions nécessaires pour héberger potentiellement la vie. 
Mais difficiles sont les observations, du moins sur l’heure, car il faut que le couple étoile-planète se trouve exactement aligné avec l’observateur. Pendant le transit, la lumière de l’étoile se trouve filtrée et légèrement transformée par l’atmosphère de la planète. En l’analysant, on peut en savoir plus. Mais, il est peu de chance que Proxima b se trouve dans la configuration précitée. Il va donc falloir user d’astuces pour espérer sonder son atmosphère. Mais les chercheurs, aiguillonnés par la découverte de cette proche exoplanète, sont bien décidés à mettre les petits plats dans les grands. Dans cette optique, ils ont déjà envisagé de combiner « deux instruments qui n’avaient à priori rien à faire ensemble ». Le premier, Sphère, équipe déjà le VLT doté d’un miroir de 8 mètres et permet de masquer la lumière de l’étoile, d’où l’obtention d’images d’exoplanètes mille fois plus contrastées ! Le second, Espresso, est un spectromètre capable d’identifier la signature des atomes et molécules. Il est en chantier à Genève et sera disponible en 2017. Il pourra nous dire si l’air de Proxima b est respirable et si la planète présente des traces de chlorophylle, et mille autres choses encore ! 
En attendant, point ne dorment les astronomes. Y a-t-il une circulation atmosphérique là-bas ? Continents et océans ? Saisons perceptibles ? Pour y répondre et pour aller plus avant dans la découverte de nouveaux mondes, ils vont disposer dans quelques années d’un redoutable arsenal, tant sur Terre que dans l’espace : tels l’European Extremely large telescope (E-ELT) d’un miroir de 39 mètres de diamètre, le James Webb Space Telescope (JWST) successeur d’Hubble. Sans compter l’hypertélescope, en cours d’expérimentation dans la vallée de l’Ubaye, avec son dispositif de miroirs qui coiffe quelque 1 000 mètres de diamètre. Mais dans l’espace, ces hypertélescopes feront beaucoup mieux encore avec l’équivalent d’un miroir de 100 kilomètres de diamètre. Pour cela, il suffira de maintenir dans l’espace une flottille de millions de petits miroirs de 3 centimètres chacun aux fins de réaliser un piège optique. Ainsi, on pourra distinguer des objets 2 500 fois plus petits qu’avec l’ELT et suivre une puce de 1,5 millimètre sur la surface de la Lune ou des détails de 150 kilomètres sur Proxima b, permettant ainsi d’y rechercher la présence de grandes agglomérations. C’est pour dans quelques dizaines d’années, pour demain ! Mais voilà que soudain, Stephen Hawking met un bémol à l’enthousiasme général « S’il y a de la vie extraterrestre si proche de nous, mieux vaut peut-être ne point se manifester »… 
Quoi qu’il en soit, nous saurons sans doute bientôt si notre Histoire est vraiment exceptionnelle ou plutôt banal. 
Ci-dessous : 
Conférence de presse, le 24 août 2016 à 13 h au quartier-général de l'ESO à Garching (Allemagne), pour annoncer la découverte de Proxima Centauri b. 
Orbite de Proxima Centauri b autour de son étoile (une naine rouge), en comparaison avec le système solaire. 
Vue d'artiste de la surface de Proxima Centauri b. La température y régnant pourrait permettre la présence d'eau liquide en surface. 
E-ELT, le futur plus grand télescope du monde sera opérationnel, vers 2024, depuis le désert d’Ataca (Chili). 
Hypertélescope, vallée de l’Ubaye, en cours de réalisation, avec ses miroirs, sa nacelle focale, ses câbles porteurs et tout et tout…

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