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lundi 29 février 2016

Après François Hollande, Manuel Valls se lance dans l'arène du Salon de l'agriculture

Le Huffington Post


Après François Hollande, Manuel Valls se lance dans l'arène du Salon de l'agriculture

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MANUEL VALLS SALON AGRICULTURE

AGRICULTURE - Manuel Valls est arrivé au Salon de l'agriculture, lundi 29 février peu avant 7h, où il a été accueilli dans le calme par des éleveurs soucieux de le sensibiliser à la grave crise du secteur.
Deux jours après une visite tendue et ponctuée d'insultes du président François Hollande, le chef du gouvernement a été accueilli par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et Xavier Beulin, président de la FNSEA, le principal syndicat agricole.
Manuel Valls s'est rendu au stand des bovins où trônait, comme chaque jour, la mascotte du Salon, Cerise, une vache bazadaise, et s'est lancé dans une discussion avec des éleveurs. En France, "la crise est plus profonde parce qu'il y a ce lien entre le terroir et la société", a notamment estimé le Premier ministre.

Comme pour François Hollande samedi, le début de sa visite s'est déroulé dans le calme. Le président avait essuyé ses premiers sifflets une heure plus tard.
"Nous on crève"
Peu après son arrivée, le Premier ministre a d'ailleurs essuyé quelques huées et quolibets, dans la partie des vaches laitières. "Vas te cacher. T'as rien compris petit zizi, tu vas pas changer l'Europe", a hurlé un éleveur. Un grand panneau avec une bâche noire avait été dressé, frappé du slogan: "Je suis le top de la qualité française mais ma passion ne suffit plus".
"C'est de l'esclavage! On est 200 ans en arrière dans l'agriculture. Ils en ont rien à foutre de l'agriculture!", a crié un éleveur en direction de Manuel Valls et Stéphane Le Foll, qui a lui aussi été hué.
Le Premier ministre a été interpellé par un éleveur, accusant le gouvernement d'être "les pantins de l'Europe". "Ils sont là pour se pavaner mais ils n'ont aucun pouvoir et nous on crève", a ajouté François, éleveur dans l'Eure.
La rencontre rituelle : Manuel Valls salue Cerise, la vache égérie du salon de l'agriculture.  
"On a l'impression d'être abandonnés", a quant à lui lancé Claude Duval, installé depuis 1973 et qui possède 100 vaches laitières. Manuel Valls lui a répondu: "On est conscients de vos problèmes". Outre le niveau très bas des prix de vente du lait, l'éleveur dont la vache Eugénie, de race salers et âgée de 7 ans, avait été championne de l'édition 2015 du Salon, s'est plaint aussi de problèmes de sécheresse touchant le fourrage.
Au , le ministre @SLeFoll hué et un éleveur qui interpelle@manuelvalls: "vous êtes les pantins de l'Europe"

"On veut faire passer le grand cri de détresse des éleveurs dans les campagnes", a expliqué à l'AFP José Baechler, un éleveur du Lot-et-Garonne qui devait participer ensuite à un petit-déjeuner avec le Premier ministre. Interrogé sur l'accueil prévu pour Manuel Valls, l'éleveur a souligné que les producteurs "veulent l'apaisement" mais souhaitent que leurs "propos soient entendus".
"Le problème (de vente sous les coûts de production, ndlr) récurrent depuis quelques années atteint maintenant un niveau vraiment insupportable", selon José Baechler, qui a jugé insuffisantes les annonces d'aides faites jusqu'à présent. Les éleveurs attendent "des prix rémunérateurs", il faut que le lait soit payé par les laiteries au minimum à 350 euros la tonne (35 centimes le litre contre 30 voire parfois 27 actuellement), et "pour bien réinvestir, il faudrait avoisiner les 400 euros", a-t-il estimé.

 : le Premier ministre @manuelvalls commence sa visite dans l'allée des races en soutien des éleveurs
Interrogé par des représentants du secteur laitier sur la vision "libérale" de Bruxelles, le Premier ministre a rappelé avoir vu la semaine passée le commissaire européen Phil Hogan avec le ministre Stéphane Le Foll. "Il y a une prise de conscience, je pense, de la gravité de la crise", a souligné Manuel Valls.
Lors de sa visite à Paris, Phil Hogan s'est dit conscient "des graves difficultés que rencontrent les producteurs français et européens dans un certain nombre de secteurs". "Nous allons regarder ce que nous pouvons faire et je crois que nous pouvons faire davantage", a-t-il ajouté.
Un dialogue "rugueux" entre le Premier ministre et les éleveurs
"S'il faut légiférer pour encadrer davantage nous le ferons", a confirmé Manuel Valls au salon. "Mais moi j'appelle chacun à assumer ses responsabilités, c'est le cas pour les industriels, c'est le cas bien sûr pour la grande distribution. Ce qui veut bien dire que ce n'est pas que le gouvernement qui doit agir", a-t-il poursuivi.
Manuel Valls a assuré que le gouvernement entendait "l'inquiétude" des éleveurs, "leur souffrance, parfois leur désespoir". "Nous y répondons, même si c'est difficile et long parce que nous assumons nos responsabilités, à travers des plans d'urgence, à travers la baisse des cotisations sociales (...), à travers une année blanche pour ceux qui n'ont pas de revenus ou qui ont perdu de l'argent", a-t-il continué.
"Et nous agissons, nous agissons au niveau européen pour que la Commission européenne entende pleinement la détresse d'une partie du monde agricole français et nous agissons aussi pour que les filières se restructurent, travaillent ensemble, pour qu'il y ait une vraie solidarité entre les éleveurs, les producteurs, les industriels, la grande distribution, et c'est cette responsabilité, cette solidarité, cette chaîne de solidarité que chacun doit assumer", a-t-il développé.
"Ce n'est pas en claquant des doigts qu'on réussira à régler les problèmes et encore moins avec de la démagogie", a-t-il encore dit.
Commentant les incidents de samedi lors de la visite de François Hollande, le Premier ministre a estimé que "par principe, l'insulte, la destruction, ça ne fait pas avancer les choses", mettant en avant au contraire "le dialogue que nous avons eu ce matin, même s'il est rugueux".
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