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lundi 30 novembre 2015

Jean-Luc Mélenchon : L’état d’urgence, c’était donc bien ça : un instrument de plus pour criminaliser les mouvements sociaux !

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L’état d’urgence, c’était donc bien ça : un instrument de 

plus pour criminaliser les mouvements sociaux  !

Jean-Luc Mélenchon 
Jean-Luc Mélenchon


L’état d’urgence, c’était donc bien ça : un instrument de plus pour criminaliser les mouvements sociaux ! Les perquisitions, les mises en résidence surveillée et la pluie d’interdictions de manifester tombent drues. Il y avait déjà deux jours que la lutte contre le terrorisme battait son plein avec des lettres de cachet assignant à résidence toutes sortes de militants écologistes.
En fait, les dirigeants PS veulent s’approprier les symboles de l’ordre contre « la chienlit ». Rien de plus. Il faut donc du spectacle. Le résultat était facile à prévoir. Lorsqu’il y a un risque d’abus de pouvoir, il finit toujours par se commettre. Du haut en bas de la chaîne des responsabilités, la gesticulation ostentatoire entre en scène. Avec des débordements absurdes comme ces portes ouvertes enfoncées dans un restaurant parisien. Au point que le ministre de l’Intérieur s’est senti obligé d’envoyer une circulaire de rappel à l’exemplarité qui, dans n’importe quelle autre circonstance, aurait paru insultante pour les fonctionnaires concernés !
L’intention est claire quand on lit le sobre résumé du préfet du Rhône: « Toutes les manifestations sur la voie publique à caractère revendicatif ou protestataire sont interdites. Les manifestations sportives, récréatives ou culturelles ne sont pas visées par l'interdiction... ». Si l’on veut bien y réfléchir un instant, c’est stupéfiant. Car les attentats n’ont pas eu lieu dans un rassemblement protestataire mais dans une « manifestation sportive » au Stade de France, une circonstance « récréative », les bistrots du canal Saint-Martin, et une soirée « culturelle », le Bataclan. Quelle logique conduit donc à en déduire l’urgence d’une perquisition chez des agriculteurs bio ? Et la mise en résidence surveillée de l’avocat des marcheurs de la COP 21 ?
L’ardoise est sévère. Le jour de la marche mondiale pour le climat, les terroristes ont vu leur victoire politique à Paris. Seule capitale du monde où tout rassemblement était interdit « pour-ne-pas-disperser-les-forces-qui-doivent-se-consacrer-à-la-lutte-contre-le-terrorisme ». En fait, on a vite vu que rien n’est jamais si bon qu’une jolie baston entre « casseurs » et « forces de l’ordre » pour donner au journal de 20 heures les images dont il peut se régaler. En toute objectivité, bien sûr : cinq secondes pour montrer des personnes qui jettent des projectiles, cinq secondes pour montrer des CRS qui tirent des lacrymos ! Tout pouvoir raffole de ces images pour montrer au peuple comme sa poigne est ferme.
Comme tout cela était plus que prévisible, je n’étais pas du tout favorable à ce rassemblement dont je pressentais qu’il serait mis à contribution pour produire de telles images. J’estimais que la chaîne humaine était une action convaincante et digne, suffisante et adaptée dans l’état du rapport de forces et de mentalités actuel. Mais telle est notre gauche : chacun fait ce qui lui semble bon sans tenir aucun compte de rien ni de personne, ni de l’expérience, ni de la capacité à convaincre le grand nombre. Puis tout le monde paye ensuite le prix des images pourries et des interpellations de militants. Après quoi des personnes de bonne foi, simples partisans écologistes, n’ayant rien fait d’autre que de se faire enfermer dans la souricière de la place de la République, se sont retrouvées prises dans un record de gardes à vue en temps de paix : 317 personnes. Elles ont donc dorénavant un signalement à l’anti-terrorisme. Merci qui ?
JLM

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