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lundi 30 mars 2015

Résultats départementales 2015: Sarkozy, Valls, Le Pen, Mélenchon... Tous se projettent (déjà) sur la suite

Le Huffington Post


Résultats départementales 2015: Sarkozy, Valls, Le Pen, Mélenchon... Tous se projettent (déjà) sur la suite


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RESULTATS DEPARTEMENTALES 2015
DEPARTEMENTALES - Avant même de connaître la couleur de la nouvelle carte des départements, la quasi-totalité des responsables politiques ont livré leur analyse de ce second tour de scrutin. Celui-ci s'est achevé ce dimanche 29 mars sur une très large victoire de l'alliance UMP-UDI au détriment de la gauche et en particulier du Parti socialiste.
Drôme, Corrèze, Allier, Nord, Cher, Eure... La claque du premier tour se confirme pour le Parti socialiste qui, selon les estimations, devrait perdre au minimum une trentaine de départements. A l'inverse, la victoire est "historique" pour l'UMP et l'UDI qui, à eux deux, devraient présider plus de 60 départements au lendemain du troisième tour jeudi prochain. Le Front national, comme prévu, progresse en nombre d'élus mais n'était pas assuré en début de soirée d'être en mesure de conquérir ne serait-ce qu'un seul conseil départemental.
Peu importe. Chacun a tiré les leçons du "bouleversement durable de notre paysage politique", comme l'a reconnu le premier ministre Manuel Valls. Raison de plus pour tirer des plans sur la comète. De Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen en passant par Nicolas Sarkozy, tous se sont immédiatement projetés sur les prochaines échéances politiques et électorales sur la base des résultats de ce dimanche.
  • Au PS: critiquer une "gauche dispersée" pour mieux rassembler
Premier à s'exprimer à la télévision, le chef du gouvernement socialiste a d'emblée acté la défaite de la gauche pour mieux appeler au rassemblement des socialistes et de ses alliés dans les semaines qui viennent. "La droite républicaine remporte ces élections départementales. C'est incontestable", a reconnu Manuel Valls le regard grave peu après 20h.
Pointant une "gauche dispersée" et les "scores très élevés, beaucoup trop élevés" de l'extrême droite, l'ancien député-maire d'Evry a écarté tout départ ou remaniement d'ampleur en promettant de "répondre sans relâche" à la crise politique qui frappe le pays. Pas question non plus de changer de politique" tout en annonçant "dans les prochains jours de nouvelles mesures en faveur de l'investissement privé et de l'investissement public".
Surtout, le premier ministre entend profiter de cette défaite historique de la gauche pour contraindre ses détracteurs socialistes et ses partenaires écologistes à rejoindre les rangs de la majorité. Problème: eux-mêmes accusent le gouvernement actuel d'être responsable de la déroute départementale.
"Continuer sans rien changer, c’est sous-estimer l’ampleur du choc politique", estime le collectif "Vive la gauche", qui rassemble plusieurs courants du PS, dont l'aile gauche mais aussi des proches de Martine Aubry. "Sans changements sincères dans les politiques, sans renouvellement de la pratique du pouvoir, la dispersion de la gauche sera irréversible", estiment-ils, refusant de "se laisser enfermer dans une fronde ou la démoralisation". Autrement dit: la dispersion mortifère de ces départementales est encore loin d'être réglée.
  • A gauche, Mélenchon réclame une "nouvelle alliance populaire"
Si Manuel Valls veut rassembler, il se peut que ces départementales rassemblent la gauche contre lui. Alors qu'il avait gardé le silence au premier tour, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole pour inviter les écologistes et les frondeurs à franchir le Rubicon pour rejoindre le camp de "l'opposition de gauche".
"C'est d'avantage qu'un résultat électoral", a tonné le chef de file du Front de Gauche en accusant le "quinquennat de François Hollande et la primature de Manuel Valls" d'être responsable de la déroute de la gauche. Appelant à ouvrir "un nouveau chemin", l'ancien candidat à l'élection présidentielle a appelé de ses voeux une "nouvelle alliance populaire".
Une stratégie qui, si elle rencontre un écho auprès des écologistes, pourrait conduire à des listes communes aux régionales de décembre prochain. Problème, cette proposition divise profondément les écologistes, au point de précipiter une possible scission du parti d'ici quelques jours.
  • A l'UMP, Sarkozy tire la couverture à lui
Même Alain Juppé a dû saluer "la victoire de nos candidats" et "la victoire ensuite de l'unité de l'UMP autour de son président et de ses équipes dirigeantes".
Intervenant juste après Manuel Valls, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy s'est livré à un long satisfecit pour saluer le "désaveu sans appel" adressé à la majorité de gauche et à François Hollande. "Jamais une majorité n'avait perdu autant de départements", a-t-il relevé, estimant que "c'est le mensonge, c'est le déni, c'est l'impuissance que les Français ont sanctionné".
Profitant du succès éclatant de l'UMP, Nicolas Sarkozy n'a pas raté l'occasion de s'attribuer une part de ce triomphe en rappelant qu'il avait oeuvré à l'unité de sa famille politique, clé selon lui des résultats de ce dimanche. Embrayant sur les semaines et mois à venir, l'ancien chef de l'Etat a promis de lancer la préparation d'un "projet républicain d'alternance". Une manière d'imposer son leadership à droite alors que l'UMP doit céder la place à une nouvelle formation politique à la fin du mois de mai.
  • Au FN, Marine Le Pen embraye sur les régionales et la présidentielle
Déception pour le parti d'extrême droite: il ne dirigera aucun département au terme de ce second tour, même si ses chances étaient minces. Mais avec plusieurs dizaines d'élus territoriaux (contre un seul sortant) qui viennent s'ajouter au vivier constitué lors des élections municipales, le Front national a toutes les raisons de poursuivre sa stratégie d'implantation, prélude selon Marine Le Pen à sa victoire lors de la présidentielle de 2017.
"Le fait historique ce soir est l'installation du Front national/Rassemblement Bleu Marine comme force politique puissante dans de nombreux territoires. Ce niveau électoral exceptionnel est le socle des grandes victoires de demain", a prédit la présidente du FN depuis le siège de son parti.
Excès d'optimisme? Pas tout à fait. Car le Front national n'a pas régressé entre les deux tours, preuve de la dédiabolisation du vote frontiste et de sa capacité à attirer de nouveaux électeurs. Mieux: le parti de Marine Le Pen devrait transformer l'essai lors des régionales de décembre prochain. Un rendez-vous électoral où, le mode de scrutin proportionnel aidant, les candidats du FN pourraient encore plus qu'aux départementales créer la surprise.
Reste que le Front national s'est une nouvelle fois heurté de plein fouet à la résistance de ses adversaires qui ont tout fait pour lui barrer la route. Un obstacle que Marine Le Pen devra réussir à surmonter d'une manière ou d'une autre si elle veut un jour s'imposer lors de l'élection présidentielle.
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