Translate

samedi 31 janvier 2015

Convergence de vues entre Paris et Berlin sur le dossier grec

Convergence de vues entre Paris et Berlin sur le dossier grec





PARIS/STRASBOURG (Reuters) - François Hollande et Angela Merkel sont en "convergence" sur le dossier grec, a-t-on déclaré vendredi soir dans l'entourage du président français à l'issue d'un entretien du chef de l'Etat avec la chancelière allemande à Strasbourg.
François Hollande et Angela Merkel se sont rencontrés vendredi durant près de trois heures dans la capitale alsacienne pour tenter de rapprocher leurs points de vue sur les grands sujets européens, notamment sur la situation de la Grèce après l'arrivée au pouvoir à Athènes du parti de la gauche radicale Syriza, qui veut renégocier la dette du pays et mettre fin à l'austérité qui lui est imposée par ses créanciers.
Les deux dirigeants, qui avaient répondu à l'invitation du président du Parlement européen, le social-démocrate allemand Martin Schulz, ont quitté le restaurant Zuem Ysehuet où ils dînaient en sa compagnie sans faire de déclarations.
Mais un proche du chef de l'Etat a par la suite déclaré à Reuters que le président français et la chancelière allemande avaient "convergé sur le fait qu'il est à la fois important de respecter les choix du peuple grec et de respecter les engagements" (de la Grèce envers ses créanciers).
"Il faut être dans une position de dialogue et d'échange pour bien comprendre les intentions du gouvernement grec", a-t-il ajouté.
Le président du Parlement européen a été le premier responsable européen important à se rendre à Athènes - jeudi - depuis l'arrivée de Syriza au pouvoir. Martin Schulz s'est dit encouragé par la teneur des échanges qu'il a eus avec Alexis Tsipras. Il s'est félicité des "signaux" envoyés par le nouveau gouvernement grec.
François Hollande recevra mercredi prochain à l'Elysée le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras. Son ministre des Finances, Yanis Varoufakis, sera reçu lundi à Paris par son homologue Michel Sapin.
ULTIME TRANCHE
Dès vendredi, le nouveau ministre des Finances grec a fait savoir, lors d'une conférence de presse avec le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, en visite à Athènes, que son gouvernement n'avait pas l'intention de coopérer avec la "troïka" formée par l'Union européenne, la BCE et le Fonds monétaire international et ne demanderait pas d'extension du programme d'assistance financière.
La Grèce attend encore un versement de 7,2 milliards d'euros, l'ultime tranche des programmes d'assistance d'un montant total de 240 milliards négociés depuis la crise de 2009.
Autant le programme du parti Syriza est accueilli en France avec bienveillance par une partie de la classe politique, autant il est perçu avec méfiance de l'autre côté du Rhin.
La France a déjà assuré, par la voix du ministre des Finances Michel Sapin qu'elle était prête à voir les termes de la dette grecque allégés, même si elle exclut catégoriquement tout abandon de créance, une ligne largement partagée en Europe.
La dette grecque, qui dépasse 320 milliards d'euros, soit 175% du produit intérieur brut (PIB), est détenue en majeure partie par les autres Etats de la zone euro et la Banque centrale européenne (BCE) depuis sa restructuration en 2012.
François Hollande et Angela Merkel ont également abordé vendredi le dossier ukrainien et préparé le sommet européen du 12 février à Bruxelles lors duquel doivent être prises notamment des décisions relatives aux questions de sécurité.
Le président et la chancelière ont aussi préparé le prochain conseil des ministres franco-allemand prévu dans la capitale française, ainsi que la grande conférence sur le climat qui se tiendra à Paris à la fin de l'année.

(Gilbert Reilhac avec Julien Ponthus, édité par Sophie Louet et Danielle Rouquié)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire