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samedi 29 novembre 2014

Présidence de l'UMP: Nicolas Sarkozy sort plus abîmé que prévu de sa campagne de réélection

Le Huffington Post



LE TRÔNE DE FER 


Sarkozy aura cher payé sa reconquête de l'UMP




Présidence de l'UMP: Nicolas Sarkozy sort plus abîmé que prévu de sa campagne de réélection


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Pour reconquérir le Trône de Fer de l'UMP, Nicolas Sarkozy a dû ferrailler contre de multiples adversaires | AFP / HBO


PRESIDENCE DE L'UMP - "Lorsque Nicolas reviendra, ce sera un raz-de-marée qui emportera tout sur son passage." Cette prédiction si souvent entendue dans la bouche des sarkozystes avant le retour de leur champion se vérifiera-t-elle samedi soir? Pas si sûr.
Persuadé par les remous de l'affaire Bygmalion qu'il ne pouvait plus rester en réserve, Nicolas Sarkozy a précipité son retour aux affaires politiques en se présentant à la mi-septembre à la présidence de l'UMP. Son objectif: faire le ménage des conflits (et de ses concurrents) à droite en transformant "de fond en comble" la machine électorale inventée en 2002 par Jacques Chirac et Alain Juppé.
Ce samedi 29 novembre, l'ancien président de la République a certes toutes les chances d'être largement réélu à ce poste conquis sans coup férir (84% des voix) il y a dix ans lorsqu'il était encore ministre de l'Intérieur. Mais ce qui devait être une promenade de santé face à de modestes rivaux, les députés Bruno Le Maire et Hervé Mariton, a tourné au parcours du combattant. Une bataille d'autant plus délicate que Nicolas Sarkozy a dû la mener sur deux fronts antagonistes: celui destiné à flatter les militants UMP, les seuls habilités à voter à partir de vendredi, sans s'aliéner les faveurs de l'opinion publique, si cruciales pour l'emporter en 2017.
Un grand écart schizophrène entre 2014 et 2016
C'est précisément ce grand écart entre des Français soucieux d'être rassurés et un corps électoral avide de revanche qui a brouillé la campagne de l'ancien président. En bon gaulliste avisé, son fidèle conseiller Henri Guaino l'avait pourtant prévenu des risques de cette "stratégie qui consiste pour un ancien président de la République à revenir par une démarche partisane". "Je pense que c'est très compliqué pour un ancien président de faire ce qu'il fait et ça ne facilite pas la suite", regrettait encore récemment le député des Yvelines.
Si la schizophrénie de cette campagne ne lui coûtera pas la présidence de son parti, elle a assurément abîmé la stratégie de retour de l'ancien chouchou des sondages à droite. Selon deux enquêtes Odoxa parues à un mois d'intervalle, Nicolas Sarkozy a perdu 10 points (63%) auprès des sympathisants de l'UMP qui souhaitent le voir élu à la présidence du parti. Dans le même temps, ses rivaux grimpaient à 31% (+5) pour Bruno Le Maire et 5% (+4) pour Hervé Mariton.
Plus inquiétant sur le long terme, sa popularité s'est singulièrement dégradée, perdant en deux mois tout le bénéfice acquis lors de son atterrissage politique.
"Lorsque vous avez été le président de tous les français, être candidat à la présidence d'une structure partisane, c'est toujours singulier", reconnaît Geoffroy Didier, un de ses plus fervents soutiens. Mais "son calcul c'est de rassembler sa famille politique malgré les difficultés. A terme, les Français lui seront gré d'avoir été celui qui a rendu la droite républicaine à nouveau audible", promet le cofondateur de la Droite forte. On est tout de même loin de l'optimisme affiché par Brice Hortefeux qui confiait auHuffPost avant l'été: "Nicolas va se poser au milieu du désert et le monde viendra à lui".
Des dérapages qui frôlent la sortie de route
Peut-on d'ores et déjà parler d'un retour raté? Le seul sondage qui compte dans cette élection, c'est l'affluence dans les salles, martèle l'entourage de l'ancien président qui n'a cessé d'abaisser ses pronostics pour le score de premier tour. "A chaque meetings, les supporters de Mariton se comptent par dizaines, ceux de Le Maire par centaines, ceux de Sarkozy par milliers", résume sèchement l'un de ses soutiens.

Cette popularité incontestable n'a pas empêché Nicolas Sarkozy de multiplier les propositions contradictoires et les gaffes parfois embarrassantes. Comme cetteétonnante volte-face sur le mariage pour tous sous la pression des militants de la Manif pour tous. Ou ce silence coupable tandis qu'Alain Juppé se faisait siffler par ses partisans à Bordeaux. Ou encore cette référence douteuse aux origines de Rachida Dati.
Si les fans jubilent, le scepticisme guette. Les dérapages, jadis si minutieusement contrôlés, frôlent la sortie de route. Et l'énergie semble avoir cédé le pas à la précipitation. Où est passé le Sarkozy apaisé et rassembleur que promettait son message de retour posté sur Facebook?
Deux adversaires plus coriaces que prévu
"Nicolas Sarkozy ne sait plus tenir un meeting où le public ne lui est pas acquis", ironise-t-on dans l'entourage d'Hervé Mariton. "Bruno Le Maire a su endurer les sifflets sans dévier de sa ligne. C'est à cela que l'on reconnait un chef", renchérit-on chez le député de l'Eure. "Ce que disent Mariton et Le Maire, tout le monde s'en fiche", rétorque Geoffroy Didier. Car si les critiques s'expriment, c'est toujours sous couvert d'anonymat, preuve que l'ancien président effraie encore.
Bruno Le Maire et Alain Juppé, voilà deux adversaires qui auront pourtant mené la vie dure à l'ancien retraité de la vie politique. Alors qu'il se vantait de ne faire qu'une bouchée de ses anciens ministres, Nicolas Sarkozy a vu le premier lui grignoter des points dans les sondages et le second lui passer devant dans le coeur des Français.
Mais l'ancien président n'a pas dit son dernier mot. Une fois installé sur le trône de fer de l'UMP, il le refondra pour en faire un instrument de reconquête à sa main, avec ou sans les élus du parti qui ont boudé son retour. "Depuis 2002, Nicolas Sarkozy s'est sans cesse construit contre le système politique en place, promet un inconditionnel. C'est dans son ADN. Le raz-de-marée des élus suivra naturellement". Cela ne vous rappelle pas quelque chose?
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