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jeudi 31 juillet 2014

Autour de Jean Jaurès, une sacrée désunion

Liberation.frPar Libération.fr | Liberation.fr 

Autour de Jean Jaurès, une sacrée désunion

Mémoire. Le Président et des membres de la gauche ont salué le socialiste. Séparément, et parfois sous les huées.
Cent ans après sa mort, on aime encore tellement le grand homme qu’on veut le garder pour soi seul. Jeudi, devant la taverne du Croissant, à Paris, où le père du socialisme français a été tué le soir du 31 juillet 1914, on faisait commémorations à part. Et on ne partageait pas Jean Jaurès. C’est François Hollande, en duo avec le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, qui ouvre le défilé. Un hommage rapide et quasi silencieux. Le Président dépose une gerbe au pied de la plaque commémorant l’endroit où Jaurès est tombé sous les balles d’un jeune nationaliste fanatique. Dans le restaurant, nommé alors café du Croissant, il s’assoit là où était attablé Jaurès. Puis achète l’Humanité, qui a reproduit la une de l’époque titrée «Jaurès assassiné». Il était «la paix et l’unité, le rassemblement de la République», dit Hollande avant de filer.
«Jeannot». Sur le trottoir d’en face, un homme brandit une affiche «Remember Jaurès». Pour lui, l’infatigable pacifiste s’exprimerait aujourd’hui «sur le conflit au Proche-Orient et en Ukraine. Parfois, dans les manifs, je crie son nom, je dis : "Jaurès, ils sont devenus fous, reviens mon Jeannot !"» Si le député du Tarn était vivant, si on pouvait faire parler son fantôme, que dirait-il ? La question les obsède tous.
Devant les fenêtres du café, les bouquets s’entassent. Une vieille dame a toutes les peines du monde à photographier la plaque tout en tenant sa canne. C’est Anny, petite-fille d’un mineur de Carmaux (Tarn), de ceux qui ont fait la grande grève de 1892 et que Jaurès a soutenus. «J’ai toujours entendu parler de lui à la maison, il était un idéal de paix.» Elle s’étonne que les journalistes «veuillent nous faire dire que Hollande n’est pas Jaurès. Mais on ne peut pas transposer : il y a un siècle d’écart».L’ancien maire (PS) Bertrand Delanoë passe se recueillir. Pour lui, Jaurès «est tellement (...) Lire la suite sur Liberation.fr
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