Les calculettes sont en surchauffe à Chypre ce week-end. Des calculs sont en cours pour déterminer l'ampleur de la ponction prévue sur les gros comptes de Bank of Cyprus, dans le cadre du plan d'aide européen. Fixée pour l'instant à 37,5%, cette taxe pourrait aller jusqu'à 60%, selon un député chypriote et un cadre de la plus importante banque du pays. En attendant, toutes les sommes supérieures à 100 000 euros déposées à la Bank of Cyprus sont gelées. Francetv info vous détaille ces enjeux.

Pourquoi cette taxe ?

Confrontée à d'importantes difficultés financières, l'île méditerranéenne a trouvé, lundi, un accord avec ses bailleurs de fonds (la "Troïka" UE-BCE-FMI) sur un plan d'aide européen. En échange du versement d'un prêt de 10 milliards d'euros, le pays s'est notamment engagé à taxer les dépôts de plus de 100 000 euros à Bank of Cyprus, pour éviter la disparition de la principale banque du pays. Le but de cette taxe est de récolter 2,8 milliards d'euros.

Comment la calculer ?

"Il y a eu un calcul préliminaire qui a abouti à une ponction de 37,5%, mais cela n'est pas le chiffre final, car certains comptes vont être exemptés", explique Mario Skandalis, expert et cadre de la Bank of Cyprus. Si le montant des fonds de pensions et autre dépôts exemptés est tel que la ponction de 37,5% ne permet pas de récolter les 2,8 milliards d'euros nécessaires, la taxe "pourrait atteindre 40% ou plus". Une ponction de plus de 60% "est une possibilité mais je dirais qu'elle reste assez lointaine", selon cet expert.

Quelle facture pour les gros déposants ?

L'incertitude demeure. Les sommes supérieures à 100 000 euros pourraient même rester gelées plusieurs semaines, le temps de préciser le dispositif, selon Marios Mavrides, député de Disy, le parti de droite du président Nicos Anastasiades. En l'état des calculs, il prévoit qu'"il y aura une ponction de 37,5% (...) qui sera transformée en actions" de la banque. En clair, les gros déposants perdront de l'argent mais seront indemnisés avec des actions boursières.
Par ailleurs, le temps de déterminer "si une ponction plus importante est nécessaire", 22,5% supplémentaires seront immobilisés pendant 90 jours, selon le député. Enfin, les 40% restants seront placés "dans un compte bloqué pendant six mois pour empêcher les gens de retirer tout leur argent", avant de revenir à leur propriétaire. "Cet argent n'est pas perdu mais cela va poser problème aux entreprises (...) qui n'ont pas d'accès à leur capital", a prévenu le député.
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