Promis. Le gouvernement ne touchera "pas à l'âge légal" de départ à la retraite fixé à 62 ans. Son patron, Jean-Marc Ayrault, l'a assuré dans une interview au Journal du Dimancheconfirmant indirectement l'option retenue par François Hollande jeudi soir sur France 2 : un allongement de la durée de cotisations. "Les régimes de retraite seront en déficit de 20 milliards d'euros en 2020 si nous ne faisons rien", martèle le Premier ministre
En clair, un salarié aura toujours le droit de partir à la retraite à 62 ans (et même plus tôt s'il a commencé à travailler à 18 ou 19 ans). Mais il lui faudra cotiser plus longtemps pour percevoir une pension à taux plein. Comme le rappelle le JDD, la durée de cotisation requise pour percevoir une retraite à taux plein est actuellement de 41 ans et trois mois. Elle doit passer à 41,5 ans en 2015. Mais le gouvernement pourrait avancer cette date puis passer à 42 ans de cotisation dans quelques années. 

Vers une "retraite à la carte" ? 

Comme l'explique La Croix"selon la logique décidée en 2003, la durée d’assurance nécessaire pour avoir une retraite calculée à taux plein augmente automatiquement en fonction de la progression l’espérance de vie". Le chef de l'Etat, comme le Premier ministre, ont tout deux évoqué cette problématique. "L'espérance de vie a considérablement augmenté. On vivra plus longtemps à la retraite que nos parents et nos grands-parents", souligne Jean-Marc Ayrault dans le JDD.
"L’âge moyen d’entrée dans la vie active avoisinant les 22 ans, augmenter encore la durée de cotisation reviendrait donc à faire travailler la majorité des Français bien au-delà de l’âge légal (62 ans)", ajoute La Croix
Selon le quotidien, la CFDT estime qu'"on ne peut pas aller beaucoup au-delà de 42 ans" de cotisation. L'idée d’une "retraite à la carte" pourrait ainsi faire son chemin :"L'assuré pourrait partir quasiment quand il le souhaite, sans avoir à respecter un âge légal, notamment en cas de carrière pénible, mais en en assumant les conséquences sur le montant de sa retraite", écrit le journal.

La balle est dans le camp des partenaires sociaux

Selon Jean-Marc Ayrault, "plusieurs options doivent être débattues". Avec "un préalable":"Il n'est pas question que les petites retraites soient pénalisées." La réforme des retraites, ajoute-t-il, "traitera la pénibilité au travail, la complexité des régimes et résoudra les inégalités. (...) Au final, conclut-il, nous paierons les retraites, nous préserverons les plus petites retraites et nous pérenniserons les régimes de retraite pour les générations à venir".
S'agissant du calendrier, Jean-Marc Ayrault souligne qu'après la remise du rapport Moreau en juin, suivra "une grande conférence sociale" au cours de laquelle "tous les scénarios seront la table". "Puis", poursuit-il, "les partenaires sociaux débattront" et "à l'automne, les choses seront plus claires pour tout le monde"